Le Molosse Tibétain .

Dogue du Tibet

Si de très nombreux chiens ont étés ramenés au fil du temps des régions avoisinants le Tibet, très peu provenaient
du Tibet même.
Parmi ceux ci, extrêmement rares étaient ceux qui présentaient les caractéristiques typiques du molosse Tibétain.
C’est à partir de ce constat qu’il peut être intéressant de chercher à rétablir une certaine réalité.
Le Tibet, ainsi que toute l’Asie Centrale couvrent une superficie gigantesque et il serait invraisemblable qu’un seul
type de chien ait prévalu d’un bout à l’autre de ces immensités. Au contraire, chaque ethnie, chaque région avait ses préférences dans l’aspect, les couleurs, les détails des chiens qu’ils utilisaient principalement pour la protection
du bétail, des campements ou des personnes.
Pourquoi donc s’acharner à classifier tous ces chiens sous l’unique dénomination de Dogue du Tibet ?

Ce n’est que lorsque nous nous éloignons des chiens des nomades et des villageois pour arriver aux descriptions des
extraordinaires gardiens des monastères que nous approchons de la réalité du Fabuleux Dogue du Tibet.

Les moines Bouddhistes recherchaient un molosse impressionnant apte à défendre l’entrée des temples,
quelle meilleure représentation pouvaient ils trouver que ce Mythique « Chien lion » de la mythologie asiatique ?
Je pense donc que c’est à partir des meilleurs chiens des nomades que débuta le sélection du Tibetan Mastiff.

Animal mythique et légendaire, il est le grand père de beaucoup de molosses actuels. Son existence remonte à plus de trois mille ans. Il en fut offert à Alexandre le Grand qui les fit combattre dans l’arène. Marco Polo lui-même fut impressionné par sa rencontre avec le Do-Khyi qu’il nous décrit comme étant de grande taille, fort et féroce envers les étrangers, rugissant comme un lion lorsqu’il aboyait.

Il écrit aussi : Ils ont des chiens matins, grands comme des ânes, qui chassent les bêtes féroces et le sont eux-mêmes.

Plus tard, d’autres descriptions du dogue du Tibet nous parviennent d’expéditions envoyées au Tibet, nous donnant des précisions quand au travail de ce molosse. Ils sont enchaînés le jour et libres le soir. Chaque habitant en possédant un, détachait son animal la nuit venue et tous, se regroupaient pour former une meute assurant la sécurité du village.

Quoiqu’il en soit un bon sujet mâle ne devrait pas être en dessous de la barre des 70cm pour un poids d’environ 65/70kgs à l’age adulte (pas avant 5 ou 6 ans, parfois plus)
Une femelle pour sa part ne devrait mesurer moins de 65 cm pour un poids de 50/55 kgs à l’age adulte (pas avant 4 ou 5 ans).
Sur leur aspect ils sont des chiens massifs au look « sauvage », au crane très développé, à la face plissée et à l’expression sévère accentuée par la petitesse des yeux enfoncés.
La fourrure au sous poil dense peut être de deux types, lisse ou hérissée, la préférence allant à une fourrure épaisse rêche et hérissée.
La personnalité hors du commun joue un rôle primordial dans la présentation du chien, tout sujet au caractère adouci perdra irrémédiablement cette impressionnante et indispensable prestance.

Les sujets typiques ont une croissance particulière qu’il convient d’aborder avec circonspection.
Ce sont des chiens très intuitifs qui ont conscience de leurs capacités, une éducation non appropriée pourra s’avérer néfaste à une bonne relation chien/maitre.
Sur son territoire il est un redoutable gardien, précautionneux de sa famille humaine et animale, aussi vif dans
ses réactions face à l’urgence qu’il peut paraître léthargique quand tout est calme alentour.
A l’extérieur de son domaine il ne se départit de sa noblesse qu’en de rares occasions et jamais sans raisons sérieuses.
Il peut entrer alors dans de violentes et spectaculaires colères .

Un des premiers Dogues du Tibet à atteindre les rivages de l’Occident fut un mâle envoyé à la Reine Victoria en 1847 par Lord Hardinge (alors vice-roi des Indes). Plus tard, dans les années 1880, Edouard VII (alors Prince de Galles) ramena deux chiens en Angleterre. Une des premières portées enregistrées naquit en 1878 au zoo de Berlin.